Karaté - Budo

Eléments essentiels à la compréhension du karaté

Karate Budo
Styles de karaté

Vu la richesse du karaté, chacun peut y trouver les concepts et les techniques qui lui conviennent. Ainsi au fil du temps, il n’est pas étonnant de voir apparaître différents styles propres à de grands maîtres. Ces variantes se singularisent par l'accent mis sur certaines techniques (positions, déplacements, blocages, frappes) et kata.

Les styles de karaté les plus connus sont le Shorin-ryu, le Shotokan, le Shito-ryu, le Goju-ryu, le Wado-ryu, le Kyokushinkai et l'Uechi-ryu. Mis à part le Goju-ryu et l'Uechi-ryu, les autres styles sont issus du Shorin-ryu de Matsumura.

1. Shorin-ryu

karaté Shorin-ryu
Matsumura Sokon (1809 - 1896) est le fondateur du Shorin-ryu. En okinawaïen, Shorin signifie "de Shaolin" et ryu se traduit par école. Matsumura, issu de la noblesse d'Okinawa, débuta l'étude du Shuri-te vers l’âge de 10 ans sous la supervision de maître Sakugawa. Très doué il devient, à 19 ans, l'instructeur de la garde du palais de Shuri. Il fut également le garde du corps des 3 derniers rois d'Okinawa.

Lors de ses nombreux voyages en Chine, il enrichit sa technique. Il systématisa son art pour l'enseigner et créa des kata comme Chinto, Gojushiho et Naifanchi.

Itosu Anko, son successeur, fit entrer le Te dans les écoles d'Okinawa. En 1907, afin d'améliorer la pédagogie du Te, Itosu créa 5 kata simplifiés: les Pinan. Ceux-ci sont inspirés par des kata supérieurs dont principalement Kushanku, mais aussi Passai, Chinto et Jion. Itosu créa également les kata Naifanchi nidan et sandan. Il eut de nombreux disciples dont Gichin Funakoshi et Kenwa Mabuni.

2. Shotokan

Gichin Funakoshi (1868 - 1957) est à l'origine de ce style. Le terme Shotokan créé par ses élèves signifie simplement « la maison de Shoto ». Shoto correspond au nom d'auteur de Funakoshi. Shoto se traduit par "vagues de pins" en référence aux vallées boisées d'Okinawa où Funakoshi aimait se promener et écrire.

Le style Shotokan est proche du Shorin-ryu car Funakoshi a été l'élève d’Itosu. Funakoshi est souvent considéré comme le père du karaté moderne car il fut l'un des premiers promoteurs de cet art en dehors d'Okinawa.

karaté Shotokan

En 1922, Il a été choisi pour représenter le karaté lors d'une démonstration devant le prince héritier du Japon. Il quitta ensuite Okinawa et s'installa à Tokyo afin d'enseigner et diffuser son art. Pour satisfaire à la demande de ses élèves, Il écrit l'un des premiers ouvrages sur le karaté.

Son fils Yoshitaka est à l'origine de nombreux changements du style. Son objectif était d'adapter le karaté à la compétition, refusée par son père jusqu'à sa mort, convaincu qu’elle éloignerait le pratiquant des valeurs essentielles.
Le style Shotokan a donc évolué depuis l’époque de Gichin Funakoshi. Aujourd’hui, il est caractérisé par des mouvements amples, des positions basses avec une grande stabilité, des accélérations fulgurantes et la recherche du coup fatal (« killing blow »). L’ensemble du corps est impliqué dans la frappe qui doit être précise, dirigée vers l’axe centrale du corps et perpendiculaire au point d’impact.

La japan karate association (JKA) a été fondée en 1949 sous la direction de Gichin Funakoshi. Son objectif est la promotion et le développement du karaté-do. En 1956, la JKA met en œuvre son programme d’entraînement et de formation des instructeurs au Honbu dojo de Tokyo. Cette association est reconnue officiellement par le ministère de l’éducation nationale du japon en 1957. La JKA insiste sur quelques caractéristiques fondamentales du karaté :
- le ippon, la recherche du « coup fatal »,
- le kimé qui signifie concentrer l’énergie. Le kimé suppose de grandes accélérations et un engagement de tout le corps se traduisant par des mouvements amples, une rotation du bassin et le « hikite ». Mais surtout, il n’y a pas de kimé sans une contraction du corps à l’instant de « l’impact »,
- le contrôle, le coup doit effleurer ou s’arrêter à moins de 5 cm, tout en démontrant que la cible est accessible,
- le zanshin qui correpond à un état de vigilance absolue, avant, pendant et surtout après l’attaque,
- et les valeurs morales du budo (dojo kun : intégrité, sincérité, effort, respect et contrôle de soi).

3. Shito-ryu

Karaté Shito-ryu Kenwa Mabuni (1889 - 1953) est le fondateur de ce style. Né à Okinawa, il est le descendant d'une famille de samouraïs. Kenwa Mabuni a été l'élève d'Itosu (Shuri-te) et d'Higaonna (Naha-Te). Mabuni était policier et son métier l'amena à mettre l'accent sur des techniques de mains souples comme les blocages circulaires, des attaques de poings à courtes distances et des esquives. Kenwa Mabuni, avide de connaissances, étudia également le Kobudo avec les maîtres Aragaki et Sakumoto.

Après la mort d'Higaonna et d'Itosu, Mabuni quitta Okinawa pour Osaka afin d'ouvrir son école appelée Shito-ryu en hommage à ses deux maîtres. Shi est la prononciation du premier kanji d'Itosu et To est celle du premier kanji d'Higaonna.

Mabuni Kenwa publia plusieurs livres sur le Shito-ryu. Son style très riche inclut de nombreux kata. Il est à l'origine de plusieurs katas dont Aoyagi (axé sur la self-défense féminine). A sa mort, Kenwa Mabuni céda le flambeau à ses deux fils Kenei et Kenzo Mabuni .

4. Goju-ryu

Le Goju-ryu s’inspire du Naha-Te. Il a été fondé par Chojun Miyagi en 1926. Ce dernier avait été l’élève de Kanryo Higaonna. En 1935, Miyagi présenta l'examen officiel de maître bushido devant le Dai Nippon Butokukai et fut le premier karatéka à obtenir le titre de kyoshi. Ainsi, il concrétisa un projet de Funakoshi: faire entrer le karaté dans la famille des budo.

karaté Goju-ryu

Le Goju-ryu est l'un des styles de karaté traditionnel d'Okinawa. Goju-ryu signifie l'école (ryu) du dur (go) et du souple (ju), principes fondamentaux du style. Go, qui signifie dur, se réfère à des techniques de mains fermés ou des attaques linéaires. Ju, qui signifie souple, se réfère à des techniques de mains ouvertes et circulaires.

En Goju-ryu, la respiration est importante, elle est travaillée dans l’un des deux principaux kata : Sanchin en synchronisation avec les techniques exécutées. Un autre kata particulièrement important en Goju-ryu est Tensho, celui-ci a pour objectif d’apprendre des techniques souples.

Ce style traditionnel est caractérisé par des exercices de renforcement, de casse, des positions naturelles, stables et puissantes (comme sanchin dachi), des frappes et des déplacements souvent circulaires, des coups de pied uniquement bas et une respiration abdominale et sonore.

5. Wado-ryu

Karaté Wado-ryu

Le Wado-ryu (l'école de la voie de la paix) est un style créé en 1939 par Hironori Ohtsuka.

Ce style est une synthèse entre le jiu-jitsu, le karaté Shotokan et Shito-ryu. Ohtsuka modifia le Shotokan de Funakoshi et développa un style moins rigide, avec moins de blocage dur et plus d'esquive.

 

6. Kyokushinkai

L’école de « l’ultime vérité » est un style créé en 1964 par le coréen Masutatsu Oyama à partir du Goju-ryu et du Shotokan. Ce style spectaculaire se singularise par des combats avec contact et des épreuves de casse. Pour la petite histoire, maître Oyama réputé pour sa force aurait vaincu plusieurs taureaux. Karaté Kyukushinkai
7. Uechi-ryu

Karaté Uechi-ryu Kanbun Uechi d'origine okinawaïenne a séjourné de nombreuses années en Chine dans la région de Fujian où il étudia avec maître Chou-Tzu-Ho. L'Uechi-ryu est une synthèse entre le karaté d'Okinawa et le Pangainoon basé sur les boxes du tigre, de la grue et du dragon. Ce style se singularise par des techniques de mains ouvertes, des coups portés avec la pointe des orteils, des piques aux yeux et des blocages circulaires. L’Uechi-ryu met l'accent sur des techniques d’attaques et de défenses simultanées. Il travaille également le durcissement du corps notamment grâce au kata Sanchin.

 

 
 
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