Karaté - Budo

Eléments essentiels à la compréhension du karaté

Karate Budo
Noms de quelques kata

Bassai dai = détruire le mur - grand (dai = grand). Il existe une version plus petite, plus courte avec un embusen similaire développée par maître Itosu, appelé bassai sho où sho signifie petit. Les rotations de hanche sont très accentuées dans ce kata. Elles rappellent les mouvements d’un bélier contre le mur d'une forteresse, c'est pourquoi bassai est souvent traduit par détruire la forteresse.

Chinte = main rare. Chinte est un kata qui prend ses racines dans le shuri te. Il comporte de nombreuses techniques circulaires rares en Shotokan (souvent plus rectiligne)

Empi = hirondelle (em) volante (pi). Initialement appelé Wanshu du nom de l'expert chinois qui apporta ce kata à Okinawa, il a été renommé empi dans le style Shotokan. Il s'agit d'un kata ancien et emblématique du style. Il trouve ses origines dans le tamori te souvent caractérisé par des techniques réalisées à la fois avec une main ouverte et une main fermée. Il est constitué de mouvements rapides et explosifs qui rappellent le vol d'une hirondelle.

Gankaku = la grue sur le rocher. Il était initialement appelé chinto. Ce kata est issu du tomari te. La posture sur une jambe (tsuru ashi dachi) avec mangi kamae rappelle la position d'une grue. Gankaku comporte certains passages sur une ligne qui devaient apprendre à se défendre dos au mur ou dans une ruelle étroite (comme les tekki ou naihanchi).

Goju shi ho dai = cinquante-quatre pas - grand. Il existe également un kata nommé goju shi ho sho signifiant cinquante-quatre pas - petit. Ces kata font partie des plus avancés du style Shuri te. Goju shi ho dai était aussi surnommé hokatu qui signifie coups de pic vert, en raison des similitudes avec certaines de ses techniques.

Hangetsu = demi-lune. Initialement appelé sheisan, il a été renommé hangetsu en Shotokan. L'utilisation de la position hangetsu dachi est quasi systématique dans ce kata. Il s'agit d'une position similaire au sanchin dachi mais un peu plus ample. Son nom " demi-lune" provient de la forme des déplacements et de certains mouvements de bras. Ce kata provient du Naha te et est le seul kata Shotokan qui présente des techniques de respiration sonore. Ces bruits trouvent leurs origines au niveau du hara et non au niveau des cordes vocales.

Jion = amour et bonté. Jion-ji est également le nom d'un ancien temple bouddhiste dans lequel on pratiquait assidûment les arts martiaux. Il prend ses origines dans le tomari te et est avec kanku dai un des kata fondamentaux du style Shotokan. La garde au début et à la fin du kata rappelle le salut de la boxe chinoise. Cette garde se retrouve également dans 2 autres kata ji'in et jitte.

Ji'in = amour et ombre (notion bouddhique). Initialement appelé shokyo. Il est issu du tomari te. Il présente de nombreuses similitudes avec jion et jitte (garde et embusen).

Jitte = 10 mains. Son nom proviendrait d'une arme appelée jitte qui s'intègre parfaitement à la réalisation du kata. Il est issu du tomari te et fait partie de la même famille de kata que jion et jitte avec lesquels il présente de nombreuses similitudes (garde et embusen).

Kanku dai = regarder (kan) le ciel (ku). Dai signifie grand, il existe une version courte appelée kanku sho crée par maître Itosu. Dans le début de kanku dai le regard est orienté vers le ciel d'où son nom. Dans kanku sho, le mouvement juste avant le saut peut également être interpréter comme un regard vers le ciel.

Initialement ce kanku dai était appelé kushanku d'après le nom du diplomate chinois (Kung Siang Chuan) expert en boxe chinoise qui développa ce kata. Il s'agissait du kata favori de Gichin Funakoshi qui eut le privilège de le présenter devant Hirohito, le prince héritier du Japon. Les techniques de kanku dai ont largement inspiré le développement des Pinan (ou Heian) créés par Itosu.

Niju shi ho = signifie "24 pas". Ce kata était initialement appelé ni sei shi. Le début du kata évoque le mouvement d'une vague avec un osae uke en reculant suivi d'un age tsuki en avançant. Ce kata comporte des phases lentes respiratoires et des phases rapides et explosives. Les techniques mains ouvertes et fermées de ce kata évoque son origine tomari te

Pinan ou Heian = au nombre de cinq, ce sont des katas de base développés par maître Itosu Yasutsune (surnommé poing sacré) pour faciliter l'apprentissage du karaté. Initialement, appelés Pinan et secondairement renommés Heian (dans un souci de "japonisation") par maître Gichin Funakoshi fondateur du style Shotokan. Heian est issu de la contraction de deux idéogrammes: heiwa (la paix) et antei (la stabilité). C'est également l'ancien nom de la ville de Kyoto et aussi une période de l'histoire du Japon.

Sanchin = trois batailles ou trois guerres. Parfois interprété comme la bataille pour unifier l'intellect, le corps et l'esprit (l'âme). Ce kata travaille la respiration, la musculation et la synchronisation. Il est originaire du sud de la chine (région de Fujian). Il est au cœur de plusieurs styles comme le Goju Ryu, l'Uechi Ryu, et les arts martiaux chinois de Fujian Whi. Il s'effectue en position sanchin dachi connue sous le nom de position du sablier en raison du diagramme qu'elle dessine au sol lors des déplacements.

Sochin = force et tranquillité. Ce kata était initialement appelé hakko et comportait des techniques de défense contre un bâton, ce qui explique la forme ample de certain de ses blocages. Sochin dachi est typique de ce kata et correspond à une position fermement enracinée dans le sol. A l'exception de quelques kokutsu, tout le kata est réalisé en sochin dachi qui ressemble à un fudo dachi. En fudo dachi, le poids est porté vers l'avant. Cette position vers l'avant reflète l'esprit combatif qui doit transparaître dans ce kata.

Tekki = kata avancés d'origine chinoise et initialement appelés naihanchi. Dans un souci de japonisation", Funakoshi les renomma tekki qui signifie cheval de fer par référence à la position kiba dachi (ou naihanchi dachi) utilisée dans ces kata. Cette position symétrique ancrée solidement dans le sol donne une bonne stabilité contre une poussée latérale mais pas contre une poussée dans la direction antéro-postérieure.
Tekki nidan et sandan ont été créés par Itosu sur base du kata tekki shodan. Ces kata s'effectuent sur une ligne.
Ces techniques sont applicables dos au mur ou dans une ruelle. Les tekkis travaillent les déplacements latéraux et des techniques de corps à corps. Dans les tekkis, le bas du corps reste stable et relativement immobile pendant que l'on travaille la mobilité du haut du corps (rotation des hanches). Contrairement aux kata de base (les Heian) et comme dans tous les kata supérieurs, les mouvements et les armements sont courts. Dans tous les katas, le regard est synchrone de l'action sauf dans les tekkis où le regard précède l'action.

Tensho = kata respiratoire d'origine chinoise adapté par Maître Chojun Miyagi pour le style Goju-Ryu. "Ten " signifie rotation et "Sho" désigne la main ouverte.

Unsu = mains dans les nuages. Son nom vient des deux morote tate shuto uke qui symbolisent des mains écartant les nuages. Unsu est un des kata les plus avancés du style Shotokan.

 
 
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